EMBARGO

Par: Yvan Amar

Les événements de Côte d’Ivoire font entendre fréquemment en ce mot d’ « embargo ». « Embargo » sur les armes ? En tout cas, il vaut mieux savoir à quoi on a affaire, et ce qu’est un « embargo ». On sent bien, à entendre ce mot qu’il n’est pas d’origine française. Et, en effet, il nous vient de l’espagnol, et il dérive d’un mot très ancien qui, dès le XIème siècle, signifiait embarrasser, empêcher… « Embargo »… embarrasser… on voit bien, d’ailleurs, que la famille d’origine doit être la même…

Mais, le sens contemporain du mot « embargo » est beaucoup plus strict et beaucoup plus carré. Si, par exemple, une organisation internationale met un « embargo » sur la vente des armes à un certain pays, cela signifie qu’elle demande à toutes les nations qui la constituent de refuser le commerce des armes avec le pays, en question.

Le mot « embargo », on le trouve en français depuis longtemps. Mais, au départ, c’était plus spécialement un terme de droit maritime, qui exprime une action très précise, celle d’empêcher un bateau de partir. L’ « embargo » consiste donc à retenir des bateaux qui sont venus mouiller dans un port, c’est-à-dire, qui y ont jeté l’ancre.

Et au-delà de cet interdit de circulation, le mot a désigné un interdit de commercer.

Mais, on peut signaler également un sens très moderne du mot, qui appartient presque uniquement au jargon journalistique. A tel point qu’on peut presque le qualifier de cliché… L’ « embargo » est une rétention d’information. Il arrive, en effet, que les milieux de la presse soient au courant de quelque chose qui n’est pas encore officiel. Par exemple, lorsque le jury d’un prix littéraire a voté, mais que la proclamation du lauréat n’est pas encore officielle, on décrète un « embargo » jusqu’à ce qu’on puisse en parler librement.