CONTRAT
Par: Yvan Amar
Le Premier ministre du gouvernement français a présenté hier un « contrat 2005 »… Le mot a été repris par les médias, comme il se doit, et certains ont même ironisé sur le choix du terme : Un contrat 2005 sur la tête de Raffarin, titrait Libération. Et là, la plaisanterie renvoie au sens argotique du mot, dans le langage de la pègre : la commande passée à un tueur à gages de supprimer quelqu’un dont, par conséquent, les jours sont comptés. Ce contrat, dont on parle, recouvre en fait une série de mesures que Jean-Pierre Raffarin entend mettre en œuvre dans l’année à venir… Mais, pourquoi ce mot de « contrat » ?… Un mot assez à la mode, qui sous-entend un accord entre deux parties… « Acceptez ces mesures… Et, en revanche, je maintiendrai l’emploi… »Ce mot « contrat » est le déverbal, c’est-à-dire le nom dérivé du verbe « contracter »… ce qui n’est pas vraiment évident dans son emploi… Enfin, disons pour être plus précis que le mot contractus latin dérive du verbe contrahere.
Alors qu’est-ce qu’un « contrat » ? C’est un engagement mutuel, un accord, une base d’entente. Et il y a, dans le mot, quelque chose d’un peu solennel : le contrat, pour exister, doit recueillir l’accord des deux parties. Un contrat, a priori, ne peut être imposé, ou décidé unilatéralement.. Et l’existence du contrat doit être validé… par un signe. Une signature, une parole donnée… Parfois, il s’agit d’une convention implicite, que rien d’officiel n’a ratifié… comme dans l’expression célèbre du contrat social, de Jean-Jacques Rousseau… qui définit les impératifs auxquels sont soumis un état qui gouverne et les personnes gouvernées… Mais plus souvent, c’est officiel, et concret.
Et le plus connu, bien sûr, est le contrat de mariage… qui au-delà du lien qui unit deux personnes définit leurs relations par rapport à leurs biens, à leur succession. Mais, le mot est assez connu pour que l’expression « un coup de canif au contrat de mariage » soit comprise… Il s’agit, bien sûr, d’une infidélité…
On parle aussi de contrat de travail, entre employeur et salarié… qui définit les obligations de l’un et de l’autre…
Mais, le mot est entré assez récemment dans le vocabulaire courant des relations familiales, ou même affectives… « On va passer un contrat tous les deux… Je te laisse passer tes vacances où tu veux. Mais, en échange, tu rapportes un bon bulletin scolaire… » Là, encore, il s’agit d’un engagement mutuel.
Quant à la politique contractuelle, l’expression est des plus employée… On aura l’occasion d’y revenir…