DEBRIEFING

Par: Yvan Amar

Le debriefing est commencé… Pauvre Chénot, pauvre Malbrunot… Comme s’il n’avait pas suffi qu’ils fussent retenus si longtemps en otage… Maintenant, il faut les débriefer… Le mot est très entendu, assez à la mode, et relativement vague…

Bien entendu, c’est un anglicisme. Mais dont l’origine rejoint une famille très française, celle de bref… Et un bref, en ancien français, est un court écrit, un résumé, un sommaire, parfois un catalogue…. Mais le sens du mot est assez vague… C’est parfois un ordre écrit, ou un message officiel. Le mot dérive de l’adjectif qui veut dire court, et qui est encore très employé en français contemporain. Et si le bref médiéval a fait long feu, la société de l’information a inventé la brève de comptoir, la petite nouvelle qui s’échange, vraie, ou fausse, ragot ou tuyau, entre consommateurs, à moitié inconnus les uns pour les autres, mais qui partagent familièrement l’espace du bistrot…

Mais le mot anglais « brief » est venu d’outre-Manche, ou d’outre-Atlantique, il y a quelques années se mêler au vocabulaire français… à un certain vocabulaire français… militaire, journalistique…On appelle donc briefing une réunion d’information avant une mission… ou tous les participants sont mis au courant, où les rôles sont distribués et les fonctions précisées…. Le mot s’applique notamment aux aviateurs, avant le décollage d’une escadrille… scène largement popularisée par le cinéma, les romans d’aventures, et les bandes dessinées…

Mais le verbe briefer… qu’on conjugue assez naturellement comme un verbe du premier groupe, est d’un usage assez fréquent, même s’il est un peu « mode »… Briefer quelqu’un… ou plusieurs personnes, car le souvenir de la réunion collective est encore vivace… c’est le mettre au courant, lui dire ce qu’il faut qu’il sache… On va dîner chez Emile… Il faut que je te briefe… Pas de gaffe. Sa femme vient de le quitter : elle est tombée amoureuse d’Armand…

Quant à débriefer… nous y revenons… cela signifie échanger des informations, ou des impressions après une mission… ou une expérience… Et souvent c’est utiliser au sens de tirer les conséquences… faire le bilan… Mais de plus en plus, le mot est employé pour désigner un interrogatoire… pas forcément agressif d’ailleurs, destiné à connaître le fond des choses sur une affaire…