TENNIS

Par: Yvan Amar

Le tournoi de Roland Garros est un événement annuel en France ; qui fait que le nom de cet aviateur méritant est infiniment plus lié aujourd’hui au tennis qu’aux avions alors qu’il s’était d’abord fait connaître pour avoir traversé la Méditerranée par la voie des airs, de Saint-Raphaël à Bizerte, en 1913… Pour honorer sa mémoire, on donna son nom à un stade… qui accueille les Internationaux de France de tennis tous les ans au printemps.
Son nom s’est donc fixé dans les mémoires… sans qu’on sache plus trop qui il était… C’est devenu un stade… ce n’est plus un homme… La preuve ? Son nom s’est figé comme son souvenir… Si vous dites à quelqu’un… « Garros »… il ne saura pas de quoi vous lui parlez… Alors que « Roland Garros » parle à tout le monde… Ce n’est plus un prénom + un nom… c’est un nom à soi tout seul !

Un mot maintenant peut-être de « tennis », dont l’histoire est intéressante parce que justement… c’est un mot qui vole d’un camp vers l’autre… et revient dans le premier… à l’image de la balle qu’on frappe, et qui vous est retournée.
Tout le monde sent bien que le mot « tennis » a un parfum anglais… D’autant que le jeu du tennis, s’est longtemps dit à l’anglaise…set, smash, net, tie break… Aujourd’hui, on a des équivalents français… utilisés ou pas… Mais, il faut bien reconnaître que ce sport s’est popularisé en France, comme exercice distingué, pratiqué par une classe sociale aisée, à une époque où l’Angleterre représentait le pays de la mode et du bon goût, dans la deuxième partie du XIXème siècle…

Mais d’où venait le mot… ? De Grande-Bretagne certainement… puisqu’il s’agissait de l’abréviation d’un terme plus long, lawn-tennis… tennis de gazon, dont le caractère anglais n’échappe à personne…
Mais, ce mot de « tennis », alors ? Les Anglais le tenaient du français. Et notamment de l’impératif du verbe tenir. Au jeu de paume, et cela, dès le XIVème siècle, celui qui servait, s’adressait à son adversaire en même temps qu’il lui envoyait la balle… Et il s’exclamait : « Tenetz ! », c’est-à-dire « tiens » ou « tenez… ». C’est ce code qui associe le mot au geste qui a été emprunté par les Anglais pour désigner le jeu lui-même qu’on appelait la paume en français… puis la longue paume… Les Anglais en ont modifié la pratique et les règles, et on fini par remplacer la paume de la main par une raquette. Mais, il ont gardé le nom, et ont joué successivement, semble-t-il, au teneys, au tenise, puis au tennis…
Le mot nous est donc revenu avec le jeu, cinq cents ans plus tard… Et les deux ont eu un tel succès que les Français ont fabriqué, dans leur propre langue des significations et des mots ignorés des Anglais eux-mêmes : un tennis pour dire un court de tennis, un terrain de tennis… et même un tennisman, voire une tenniswoman, pour désigner les joueurs… même si ces termes tendent aujourd’hui à se raréfier…
Tennis ? Un mot ping-pong donc !