ONU

Par: Yvan Amar

L’Assemblée générale de l’ONU qui se tient en ce moment, ajoutée au fait que cette organisation a soixante ans, cette année, fait beaucoup parler de cet organisme. Aussi peut-on interroger son nom… ONU.
C’est un sigle, bien sûr, c’est-à-dire une succession d’initiales : O.N.U., pour organisation des Nations Unies. Et comme ce sigle peut se prononcer en deux syllabes, sans qu’on sépare chaque lettre, on le dit souvent comme un mot : ONU. C’est ce qu’on appelle un acronyme, et c’est la façon la plus courante de se référer à cette organisation. Même s’il peut arriver qu’on en parle en développant davantage, sans abréger en tout cas… On peut parler des Nations Unies.. On le fait d’ailleurs, mais, me semble-t-il, de moins en moins… Ça fait un peu années 50.
Revenons à l’acronyme, c’est-à-dire au mot ONU, qui lui est d’ailleurs bien français : ce n’est pas parce que l’organisation est internationale qu’elle a le même nom dans toutes les langues. Ce n’est pas parce que son siège est à New York qu’elle a un unique nom anglais… Le sigle ONU est français, de même que UN (ou même parfois, mais rarement dans la conversation courante, UNO) est anglophone.

L’ONU est donc un nom commun, qui a donné naissance à un adjectif, onusien : on parle parfois des missions, des réussites, des échecs onusiens… Et quand le mot se rapporte à des personnes – ce qui plutôt rare – il désigne les fonctionnaires de l’ONU.
Et il n’y a pas vraiment d’autre dérivés à signaler, même si, d’une situation à l’autre, on peut trouver bien sûr des exemples liés à des situations particulières : l’ONUCI, par exemple, ou les deux lettres CI représentent la Côte d’Ivoire.
En revanche, les soldats de la force onusienne ont une appellation particulière, pas officielle, mais très courante : on parle des casques bleus… en référence simplement à une particularité de leur uniforme. L’expression est à la fois imagée et pratique… Imagée à cause de la couleur. Pratique parce que les soldats de cette force internationale proviennent, par définition, de pays divers. On ne peut donc les désigner par leur nationalité, à laquelle précisément ils échappent : ils ne sont pas sur le terrain en tant que Belges, Polonais… Mais ils représentent une interposition internationale… Il fallait donc trouver une autre façon de les appeler. Alors ce ne sont pas les seuls soldats qu’on désigne par leur casque (on a les casques blancs… on avait jadis les casques à pointe – les Prussiens en 1870, puis les casques d’acier (groupes nationalistes allemands après la Première guerre mondiale)… Et on sait que la tête, ou ce qui la recouvre fournit un bon support pour désigner quelqu’un par image…

Enfin pour en finir avec l’ONU, il faut bien sûr mentionner le Machin. C’est ainsi, de façon hautaine et narquoise, que de Gaulle avait appelé cet organisation qui lui inspirait peu de confiance, en 1960.